Camélia Jordana

Qui l’attendait dans la catégorie « musiques du monde » ? C’est pourtant bien dans ces belles eaux-là que baigne le dernier album de Camélia Jordana, auréolée d’une Victoire de la Musique. Le grain de voix est toujours le même, immédiatement reconnaissable, gourmand, addictif, mais la langue, elle, s’est déliée, en français, en arabe, en anglais… Camélia Jordana a mûri et ça se voit, ça s’entend, dans un répertoire plus politisé et des mélodies plus sophistiquées qu’avant. La chanteuse, en prenant le temps de faire un détour par le cinéma, est revenue sur ses terres musicales avec d’autant plus d’engouement, pleine de mélodies et d’idées qu’elle a laissé éclore pendant deux ans sous l’aile du compositeur Laurent Bardainne, du groupe électro-rock Poni Hoax. Le disque Lost est né, plein de fougue et de subtilité auxquelles il ne reste plus qu’à prendre vie sur scène.