Regards croisés sur le quartier Palmer

Impressions croisées au fil de la balade

15 participants (Cenonnais et habitants de la Métropole) munis de leur appareil photo ou d’un téléphone portable en bandoulière, ont parcouru durant 2 heures les rues, pour regarder et capter les traces des changements et des temps de vie du quartier Palmer. Chemin faisant, deux des participants, un Cenonnais et une Gradignanaise, ont accepté de partager leur témoignage et donner leurs points de vue. 

Pourquoi participer à la balade ? 

Alain a d’abord vécu à Beausite en 1970 avant de s’installer en 1976 à Palmer, rue Descartes, jusqu’à son relogement dans le cadre du renouvellement urbain en 2024. 

"Etant un usager de la Maison du projet, je me suis naturellement inscrit à la balade car j’aime l’idée de garder des traces de l’évolution du quartier de Palmer. Depuis ma retraite, je trouve pleinement du plaisir à m’y investir. Ce qui était impossible durant mes 23 ans d’activités professionnelles", évoque t-il.   

Quant à Annie-Laure, elle habite Gradignan depuis 1983. Sa première visite dans le quartier Palmer remonte dans les années 70. "Je participe à la balade grâce à l’association Esperluette, dont je suis membre et qui nous permet de découvrir les quartiers urbains et périurbains avec des vestiges du passé toujours utiles à conserver", dit-elle. 

Portrait d'une photographe qui a participé à la balade

Images du quartier Palmer, hier et aujourd’hui 

Annie-Laura : "Dans les années 1990 et 2000, l’image que j’avais de la ville de Cenon était mitigée, je dirais même négative à cause des incivilités auxquelles étaient confrontées les cabinets médicaux pour lesquels je travaillais. Je voyais leurs boites aux lettres souvent dégradées. Certains médecins avaient même installés des interphones avec caméra, ce que je voyais pour la première fois. Mon regard a changé le jour où j’ai découvert le Rocher de Palmer situé dans un parc offrant une vue de "carte postale" sur Bordeaux."

Alain : "Dans les années 70, les habitants de la rive droite étaient mal vus ; comme ceux de de Bacalan, un quartier de Bordeaux, qui avait mauvaise réputation. A l’époque, en 1975, les villes de la rive droite étaient considérées comme des banlieues "chaudes". Aujourd’hui la situation a changé, notamment à Cenon où le prix de l’immobilier la rend attractive. Ma principale inquiétude est de savoir jusqu’où on pourra maintenir une population socialement modeste, pour éviter que nos quartiers deviennent trop gentrifiés. J’ai déjà vu cette évolution dans les banlieues de Lyon, puisque le cabinet spécialisé dans le syndicalisme pour lequel je travaillais, s’y trouvait."

Cage d'escalier d'un immeuble du quartier Palmer

Des constructions à taille humaine 

Annie-Laura : "J'habitais en Normandie. Une cousine de mon père était venue s’installer, avec son mari, dans les premiers immeubles du quartier Palmer. Elle tenait un magasin de jouets rue Porte Dijeaux à Bordeaux. Je me demande depuis quand ces immeubles existent. Je ne connais pas leur date de construction. Ce qui est bien, c’est qu’ils ne sont pas haut. Ils sont à trois ou à quatre étages. Je pense que c’était les tous premiers immeubles de la ville quand j’y ai mis les pieds pour la première fois dans les années 70."

Alain : "Je crois que la toute première cité a été Beausite, où ma mère habitait. A la fin de la guerre d’Algérie, elle avait accueilli les premiers pieds-noirs arrivés à Cenon. La cité était très animée, avec une ambiance méditerranéenne."

Balcon fleuri d'un immeuble du quartier Palmer

Paysage vert du quartier 

Annie-Laura : "Je suis surprise de découvrir autant d’espaces verts entre les immeubles. La municipalité a clairement fait des efforts pour végétaliser le quartier. Je découvre au cours de la balade des cours fleuries où des enfants jouent, et même des petits potagers, ce que je n’aurais jamais imaginés."

Alain : "Le côté vert a toujours existé à Cenon, même s’il est renforcé dans les quartiers en renouvellement urbain. Mais c’est surtout l’existence des potagers des voisins qui m’a marqué. Je ne sais pas si cela pourra durer, ni même si c’est autorisé, mais je trouve que ça mérite d’être développé. Cela montre qu’il y a du potentiel dans les quartiers de Palmer, il faut juste trouver les bons leviers pour le faire ressortir."

Participants en train de photographier un potager partagé

Et maintenant une exposition permanente 

"Regards croisés" s'est mené en trois temps, avec l'implication constante des habitants :

  1. Un moment d'échanges (samedi 26 avril), pour partager les idées de lieux à explorer, des souvenirs du quartier, co-construire la balade en empruntant un itinéraire unique.
  2. La balade photographique (samedi 24 mai).
  3. Le vernissage de l'exposition (vendredi 28 juin).

Le diaporama "son et lumière" de la  balade diffusé lors du vernissage  est à découvrir en cliquant sur :  "son et lumière" dans le quartier Palmer

 

Exposition permanente, les photos sont accrochées à demeure sur les murs de la Maison du projet Palmer, comme autant de témoignages personnels d'un quartier en mutation.   
 

Vous pouvez venir en profiter aux heures d'ouverture.

 

Mis à jour le 11 juillet 2025