De la chaufferie centrale à l’Unité de Valorisation Énergétique : 60 ans de performance thermique

« La création en 1960 de la ZUP (zone urbaine prioritaire) des Hauts-de-Garonne va transformer radicalement le paysage de la rive droite. Sur 543 hectares, l’architecte parisien Jean Fayeton, assisté du Bordelais Francisque Perrier, disposent avec une rigueur toute géographique un ensemble de barres et de tours dans lequel s’installent 35 000 personnes entre 1960 et 1968. » (extrait d’une brochure Aquitanis – année de parution inconnue)

C’est dans ce contexte, à la fin des années 60, avant l’implantation des immeubles de la Marègue, qu’est construite la chaufferie centrale. Utilisant la géothermie, la chaufferie maintient à bonne température l’eau sanitaire et le chauffage des habitations des communes de Cenon, Lormont et Floirac.

l'incinérateur en 1997

Répondre à la problématique des déchets ménagers

Face aux difficultés de ramassage et de destruction des ordures ménagères, la municipalité lance en 1975 une étude pour implanter une usine d’incinération. L’opération se fera en deux temps. En 1979, pour être en conformité avec « l’arrêté du 20 juin 1975 relatif à l'équipement et à l'exploitation des installations thermiques en vue de réduire la pollution atmosphérique et d'économiser l'énergie », la cheminée de la chaufferie gagne en hauteur. Depuis, elle culmine à 53 m de haut pour un diamètre de 1,3 m. Enfin, le 11 décembre 1980, la commune acte le projet de construction d’une usine d’incinération.

"cheminée" en 1983

Naissance de l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE)

Les travaux de l’UVE débutent en mars 1982, la mise en service s’effectue en octobre 1984. Accolée à la chaufferie centrale, l’ensemble forme le complexe thermique des Hauts de Garonne, fonctionnant 24h/24 et 7j/7. 
D’une part, les deux fours installés sont capables d’incinérer annuellement 120 000 tonnes d’ordures ménagères. D’autre part, la chaleur émise alimente le chauffage urbain.
Grâce à cet équipement, la quantité de fuel utilisée jusqu’alors, est réduite de 48%, soit 8 500 tonnes par an. Depuis, la performance environnementale n’a cessé d’être recherchée : lavage des fumées en 1993, transformation en déchets solides inertes réutilisés pour la construction d’infrastructures routières en 1997 (procédé de vitrification par torche à plasma), passage au gaz en 1999.

collecte des déchets rue Marcel Sembat

Une gestion partagée

Le complexe thermique des Hauts de Garonne est une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE). Elle est soumise à un arrêté préfectoral qui définit précisément les conditions d’exploitation et les normes de rejets à respecter, conformément à la réglementation.

Depuis 2020, le réseau de chaleur est exploité par la société Hauts de Garonne Énergies, filiale d’IDEX et de Mixéner. 
La valorisation et le traitement des déchets ménagers et assimilés du territoire métropolitain ont été confiés à Valbom (contrat de délégation de service public), sous la marque de Bordeaux Métropole Valorisation. Ce marché inclut la gestion des UVE de Cenon et de Bègles, ainsi que du centre de tri de Bègles. 

Lire le parcours et le traitement de déchets à Cenon par Bordeaux Métropole Valorisation

rénovation du réseau rue du 8 mai 1945

2021 – 2026 : rénovation et extension du réseau de chaleur

Depuis 2021, sont en cours la rénovation de 70% du réseau (pour rechercher une économie de plus de 17 000 m3 d’eau / an) et une opération d’extension, afin de permettre à 2 800 logements supplémentaires de bénéficier d’une énergie verte et locale.
Après travaux, le réseau fera appel à 85 % d’énergies renouvelables et de récupération pour chauffer 14 000 logements : une chaleur issue principalement de la valorisation énergétique des déchets par l’UVE, complétée par la chaufferie biomasse et gaz des Akènes de Lormont.

dessin préparatif par les Cranneuses

Remise en beauté de l’UVE de Cenon

Dans les prochaines semaines, scrutez l’UVE, vous y verrez des cordistes s’attaquer à un ambitieux chantier pictural. Bordeaux Métropole Valorisation a en effet souhaité offrir une véritable identité graphique à l’UVE, en s’appuyant sur un signal artistique fort. 
Et après appel à projet, c’est la proposition artistique imaginée par Les Cranneuses qui a été retenue. Des formes géographiques colorées et des dessins (floraux, animaliers, astraux) vont s’étendre sur l’intégralité des bâtiments. La nuit, on y verra même y scintiller la lune et les étoiles !
Au printemps, les Cranneuses vont donner une continuité à leur œuvre picturale, en invitant les enfants de Jules Michelet à réaliser une fresque sur le mur de pala de l’école et les habitants, à décorer leurs balcons et jardins. 
Par ses couleurs, l’UVE va aussi réchauffer les cœurs…

maquette par les Cranneuses

Mis à jour le 20 mai 2025